Alimentation électrique du métro de Paris
Le métro de Paris dispose d'un réseau d'alimentation électrique spécifique. L'unité TDE est responsable de l'exploitation...

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Métro de Paris - Distribution de l'énergie électrique - Électrotechnique - Électricité en Europe - Gestionnaire du réseau de transport
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Le métro de Paris dispose d'un réseau d'alimentation électrique spécifique. L'unité TDE (Transformation et Distribution de l'Énergie électrique) est responsable de l'exploitation et de l'entretien des postes haute tension (63 kV et 225 kV), des postes de redressement, des postes d'éclairage-force, des canalisations 15 kV et des disjonctions de voie. L'unité TDE assure la fourniture de l'énergie de traction et d'éclairage à la totalité des moyens de transport (métro, RER, tramways), de force (ascenseurs, escaliers mécaniques, ateliers) et d'éclairage des stations et des bâtiments administratifs ; elle étudie et réalise les équipements des postes de redressement des nouvelles lignes. Le service participe à la coopération technique des alimentations électriques des métros et tramways à l'étranger. Cette unité comprend 492 agents répartie sur plusieurs sites en Île-de-France.
Histoire


La Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP) crée en 1899, à l'image des compagnies de tramway de cette époque, sa propre usine électrique quai de la Rapée, derrière son bâtiment d'administration. Cette usine produit du courant triphasé à 5000 volts 25 hertz et alimente les sous-stations de la nouvelle ligne 1. Elle dispose de dix-huit chaudières de 244 m2 de surface de chauffe produisant de la vapeur transformée par trois dynamos de 1500 kilowatts. Le courant à haute tension est envoyé aux sous-stations et transformé en courant continu à 600 volts pour l'alimentation en courant de traction et d'éclairage de la ligne.
Cependant, cette usine qui n'ouvre qu'en mars 1901 - un an après la mise en service de la ligne 1 - se révèle insuffisante, et la CMP doit d'autre part s'approvisionner auprès de l'usine d'Asnières de la société Le Triphasé, ainsi qu'auprès de l'usine des Moulineaux de la Compagnie générale de Traction. L'extension progressive du réseau entraîne la création de nombreuses sous-stations, construites par l'architecte Paul Friesé et alimentées sur chaque ligne en parallèle. Cependant, le dramatique incendie du métro Couronnes le 10 août 1903, génèré par un court-circuit, démontre la dangerosité de cette disposition, et provoque la création de sectionnements au droit de chaque sous-station du réseau. Chaque section est par conséquent alimentée en parallèle par deux sous-stations, à l'exception des terminus des lignes alimentés par une seule sous-station[1].
Aujourd'hui


L'alimentation du réseau de la RATP est réalisée par le biais des ceintures 63 000 et 225 000 volts du réseau de transport d'électricité (RTE) qui alimentent l'agglomération parisienne. RTE alimente sept postes haute tension (PHT) de la RATP : quatre alimentés en 63 000 volts à Denfert, Lamarck, Montessuy et Père-Lachaise, trois alimentés en 225 000 volts à Ney et René Coty, Père-Lachaise C. Qui plus est , du courant électrique est apporté par RTE à quelques postes de redressement en 20 000 volts.
Les quatre postes haute tension (Postes de transformation 63/15 kV) sont localisés :
- PHT DENFERT : 71 bd Saint-Jacques, Paris 14e - deux arrivées RTE 63 000 volts - un groupe électrogène de 1, 5 MW (2, 1 MW/1h) 15 kV type V16 SEMT Pielstick ;
- PHT LAMARCK : 162 bis rue Lamarck, Paris 18e - deux arrivées RTE 63 000 volts - un groupe électrogène de 1, 5 MW (2, 1 MW/1h) 15 kV type V16 SEMT Pielstick ;
- PHT MONTTESSUY : 10 rue de Monttessuy, Paris 7e - deux arrivées RTE 63 000 volts - 3 turbines à gaz de 3 x 1 MW 15 kV de Turbomeca;
- PHT PERE LACHAISE : 23-25 rue des Nanettes, Paris 11e - deux arrivées RTE 63 000 volts - un groupe électrogène SEMT de 1, 5 MW (2, 1 MW/1h) 15 kV type V16 SEMT Pielstick.
Les trois postes haute tension (Postes de transformation 225/15 kV) sont localisés :
- PHT PERE LACHAISE C : 79 bd de Ménilmontant, Paris 11e - une arrivée RTE 225 000 volts;
- PHT RENE COTY : 61 ave René Coty, Paris 14e - deux arrivées RTE 225 000 volts - une turbine à gaz Hispano-Suiza de 4, 5 MW 15 kV ;
- PHT NEY : 33 rue Belliard, Paris 18e - une arrivée RTE 225 000 volts et une arrivée en travaux. - une turbine à gaz Hispano-Suiza de 4, 5 MW 15 kV.
Les postes haute tension transforment le courant en 15 000 volts alternatif, et par 2100 km de câbles 15 000 volts, le distribuent à :
- 127 postes de redressement pour le métro qui fournissent du courant continu à 750 volts ;
- 55 postes de redressement pour le RER A et RER B qui fournissent du courant continu à 1 500 volts à 348 km de caténaires ;
- 21 postes de redressement qui fournissent du courant continu à 750 volts à 74 km de caténaires pour le Tramway (T1, T2, T3) ;
- 6 postes de redressement pour les ateliers ;
- 353 postes éclairage force (PEF) 15 kV/400 V assurent l'éclairage et l'alimentation force des équipements auxiliaires, comme les escaliers mécaniques : - 146 pour le Métro - 102 pour le RER - 97 pour les bâtiments, ateliers...
De plus, en extrémité de quelques longues lignes, le courant électrique est apporté par RTE en 20 000 volts à :
- 48 postes de redressement ;
- 62 postes éclairage force.
La RATP dispose aussi de groupes électrogènes en cas de défaillance majeure du fournisseur.
Le PCEM[2] (Poste de Commande d´Énergie et de Maintenance) est le lieu de :
- télécommande et télécontrôle des équipements HT du réseau assurant l'alimentation électrique des lignes ferrées de la RATP (Métro, RER, Tramway), des stations, des immeubles administratifs et des ateliers ;
- l'organisation des opérations de maintenance corrective. Grâce aux informations recueillies par la télésurveillance sur l'état des équipements, les interventions curatives sont pilotées en temps réel.
Le courant de traction d'une ligne peut être coupé de quatre façons différentes (et la remise en tension est par le PCEM) :
- par la commande du PCEM ;
- sous l'effet d'un court-circuit sur la voie ou un train, ce qui provoque une disjonction d'intensité automatique de la section de ligne en défaut ;
- par télécommande du PCC de la ligne par le chef de régulation ;
- localement sur une section de ligne, en enlevant une barrette des avertisseurs d'alarme (AA). Celles-ci sont disposées d'une part sur chaque quai de chaque station, et d'autre part l'ensemble des cent mètres sur la ligne, que ce soit en tunnel ou en viaduc[3].
Énergie consommée
Si l'énergie consommée par le métro s'élevait à trois millions de kilowattheures en 1900, celle-ci s'élevait en 1994 à plus d'un milliard de kilowattheures[4]. En 2004, elle équivalait sur un an à celle d'une ville de 120 000 habitants[5].
En 2008, l'énergie consommée par la RATP s'élevait à 1, 4 milliard de kWh par an, soit l´équivalent de la consommation électrique annuelle d´une ville de 350 000 habitants, telle que Nice. L'énergie consommée aux heures de pointe s'élève à 260 mégawatt-heures (MW/h).
- Part de l'énergie consommée par la traction (69, 7 %)
- Métro : 40, 6 %
- RER : 27, 8 %
- Tramway : 1, 3 %
- Part de l'énergie consommée par l'éclairage, la ventilation, les escaliers mécaniques, les ascenseurs, etc. (30, 3 %)
- Stations et tunnels : 21, 2 %
- Immeubles administratifs : 3, 9 %
- Réseau d'autobus : 3, 8 %
- Ateliers : 2 %
Sources
Notes et références
- ↑ Jean Robert, Notre Métro, p 257
- ↑ La RATP inaugure son nouveau Poste de Commande d´Energie et de Maintenance
- ↑ Jean Tricoire, Un siècle de métro en 14 lignes. De Bienvenüe à Météor p 64
- ↑ Charles Venard, op. cité
- ↑ [pdf] Journées du Patrimoine 2004 : Les Coulisses de la RATP
Bibliographie
- Jean Robert, Notre Métro, éd. Jean Robert, Paris, 1983.
- Jean Tricoire, Un siècle de métro en 14 lignes. De Bienvenüe à Météor
- Charles Venard, «L'alimentation en énergie électrique du métro de Paris de 1900 a actuellement», dans Revue générale des chemins de fer, 16 juin 2002 (ISSN 0035-3183)
- Actes du colloque organisé par l'Association pour l'histoire des chemins de fer en France et par l'Association pour l'histoire de l'électricité en France à Paris en mai 1995, «Électricité et chemins de fer, cent ans de progrès ferroviaire en France par l'Électricité», dans Revue d'histoire des chemins de fer (hors série) , juillet 1997 (ISSN 1140-8618)
- Alain Hérault, «La sécurité de l'alimentation électrique en Île-de-France», dans Annales des Mines - Réalités industrielles, mai 2000 [texte intégral]
Voir aussi
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